Bienvenue au Nicaragua (Partie 2)

Publié le par Ivette Carlier

Nicaragua
Nicaragua

Quand on parle de voyages, on a tous des destinations préférées. Il y’en a qui aiment le tourisme culturel en Europa, il y’ en a qui préfèrent la campagne, ou les montagnes ou encore il y’ en a, préférant le tourisme alternatif et les beaux paysages. Au nouveau monde, il y’ en a qui souhaiteront visiter les contrastes du pays de l’oncle Sam, fort de sa vie culturelle et paysagère, d’autres préféreront les sports d’hiver et le climat de pôle nord du Canada, terre riche en métissage et diversité culturelle, par sa proximité à l’Amérique, mais à la France aussi, puis finalement, il y en aura aussi qui clameront un tourisme alternatif et paysager, en optant pour la visite aux pays de l’Amérique centrale, tel le Mexique avec ses plages et ses ruines Mayas, ou le Costa Rica, qui concentre une grande beauté naturelle dans un tout petit pays.

Quand l’on va sur une agence de voyage et l’on réserve pour l’un de ses endroits, tout de suite on a le droit à bénéficier de promotions et d’autres avantages sur le prix du voyage. Par contre, il y a d’autres pays, forts d’une culture coloniale et munis d’une rare beauté préservée, mais complètement oubliés, où personne ne songe même mettre ses pieds. Comme la demande de voyages et de vols est moindre pour ces pays, aucune promotion n’est offerte si l’on choisit ces destinations pour nos vacances, et aucun avantage n’est proposé vis-à-vis de l’organisation logistique du voyage quand l’on veut aller séjourner là-bas. Je parle de petits pays de l’Amérique latine ou centrale, desquels on ne parle pas, aux quels on ne promotionne pas, et auxquels on ne visite pas. Focus sur l’un de ces pays oubliés, qui néanmoins valent le détour : Bienvenus au Nicaragua.

Un peu d’histoire

Colonisé par l’Espagne en 1524, le Nicaragua est devenu une république complètement souveraine en 1854, mais son histoire est complètement bouleversée par l’influence des interventions militaires des Etats-Unis, qui ont toujours essayé et de nombreuses fois réussi à se mêler de la politique du pays, y voyant une possibilité d'y creuser un canal entre l'Atlantique et le Pacifique. Le pays est troublé par des périodes prolongées de dictature militaire, la plus dure étant sans doute le règne de la famille Somoza, une dictature en deux générations (père et fils), au début du XXème siècle.

La guerilla de Sandino

Entre 1927 et 1933 surgit la première guérilla dans le pays, menée par le général libéral Augusto Sandino, d'abord contre le gouvernement conservateur, puis contre les forces américaines. En 1927, même s’il refuse un accord de paix proposé par les États-Unis, il ne tient pas bon bout et la guérilla est finalement repoussée par la marine américaine, avec l'aviation et l'artillerie. À la fin de l'intervention américaine, les rebelles sont repoussés loin de toute agglomération et réduits à la famine et à la désertion, jusqu’à la signature de la paix entre le mouvement et le gouvernement en 1933. C’est alors que les troupes américaines sont remplacées par la Garde Nationale, formée et équipée par les États-Unis, et qu’Anastasio Somoza fait assassiner son principal opposant politique, Sandino, avec le soutien des Etats-Unis pour prendre le pouvoir, instaurant alors une dictature personnelle de 1936 à 1956. Ses fils lui succèdent et le pays est mis en coupe réglée. Les Somoza s’affichent comme des anticommunistes afin de bénéficier de l'appui des Etats-Unis qui les soutiennent tout au long de la Guerre Froide.

Le FLSN

Un mouvement plus à gauche rejoint le courant conservateur dans l'opposition au régime : le FSLN, ou Front Sandiniste de Libération Nationale, et en réponse le gouvernement aggrave sa politique de répression avec pour seul résultat la montée de l'opposition et la grève générale du pays qui paralyse le système. Les villes s'insurgent une seconde fois et Somoza répond encore par des bombardements massifs, jusqu’au moment où la garde nationale tue un journaliste de la chaîne américaine ABC, devant les caméras de télévision, ce qui convainc l'opinion publique américaine et le gouvernement de Carter d’arrêter le soutien et l’appui au clan Somoza. En juillet 1979, seulement un mois plus tard, le dictateur Anastasio Somoza Debayle, dernier de la dynastie des Somoza, démissionne et quitte le pays.

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